Quel est mon style photographique ?

Mes différents styles photographiques, tels que présentés sur mon site : www.ether.format.com

Mes différents styles photographiques, tels que présentés sur mon site : www.ether.format.com

Quelque temps après avoir commencé la photographie, j'ai commencé doucement à dessiner les contours de ce qui allait devenir petit à petit mon style photographique. A l'époque, je traînais beaucoup ma souris sur le site deviantArt. Là-bas j'y ai découvert plusieurs photographes, souvent des adolescentes, mettant en scène des amies ou elle-même dans la nature, avec une approche poétique, une lumière naturelle douce (bien souvent au coucher du soleil) et avec un rapport très organique entre le corps, le végétal et/ou l'animal. J'étais fasciné par ces visions sans vraiment comprendre pourquoi. J'ai donc naturellement tenté d'aller dans ce sens.

Les photographies d'Alexandra Sophie, qui m'ont beaucoup marqué à l'époque de mes explorations sur deviantArt

Les photographies d'Alexandra Sophie, qui m'ont beaucoup marqué à l'époque de mes explorations sur deviantArt

A cela s'est ajouté petit à petit une fascination pour tout ce qui est ancien, et en particulier dans une période un peu floue entre le XIXème et la première moitié du XXème siècle, ajouté avec une pointe de surnaturel et de merveilleux. La féérie s'est invitée doucement dans mon univers. Et plus je m'enfonçais dans cet autre monde étrange, et plus il devenait difficile de le montrer par le réel.

Un shooting avec Samantha Meglioli qui a marqué un tournant dans ma compréhension de mon style photographique.

Un shooting avec Samantha Meglioli qui a marqué un tournant dans ma compréhension de mon style photographique.

Je me souviens d'une période où je faisais peu de shootings, parce que les modèles avec qui je travaillais n'avait pas de tenues anciennes qui correspondaient à ce que j'avais envie de mettre en scène. Je me débrouillais parfois avec des tenues contemporaines vaguement vintage, qui, avec un cadrage et une lumière adéquate, pouvait s'approcher de l'atmosphère éthérée que je cherchais à obtenir.

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Et puis, à force de frustration, j'ai finis par développer d'autres styles, en me servant des contraintes. En l'occurence, celles des gardes-robes des modèles. J'ai ainsi construit plusieurs séries autour de styles de tenues différentes. Ces séries plus contemporaines m'ont permis d'aller expérimenter d'autres façons de photographier et de développer un certain sens de la mode féminine actuelle . A partir de ce moment là, j'ai divisé mes travaux photographiques selon ces styles vestimentaires. Avec le recul, je me rends compte qu'il ne s'agissait pas de séries photographiques à proprement parler (c'est à dire un ensemble de photographies qui exprime quelque chose de particulier dans un ensemble relativement cohérent) mais plutôt une façon de compartimenter mon travail de façon purement visuelle.

Mon premier shooting dans le style que j'ai appelé "Teenage Dream", avec Clémence.

Mon premier shooting dans le style que j'ai appelé "Teenage Dream", avec Clémence.

J'en suis arrivé à un point où il était logiquement beaucoup plus simple d'organiser un shooting improvisé avec des tenues contemporaines qu'un shooting élaboré dans mon univers personnel. J'ai développé à partir de là une frustration qui m'est toujours présente aujourd'hui. Un dilemme constant entre d'un côté l'envie de dévoiler mon univers intérieur si particulier et de l'autre le plaisir de photographier simplement et d'expérimenter de nouvelles choses. J'en suis venu à être très frileux sur la publication de mes photographies et de façon plus large sur la communication sur mon activité d'auteur photographe. Que publier ? Uniquement mes travaux très personnels mettant en scène mon univers intimiste (que j'ai surnommé "Ether") ou bien montrer également tout le reste ?

Lola, dans le style "Teenage Dream"

Lola, dans le style "Teenage Dream"

Lola, dans le style "Ether"

Lola, dans le style "Ether"

Finalement blasé par le peu de visibilité de mes travaux, au moment du déclin des pages facebook, et m'intéressant de plus en plus à d'autres façons de mettre en scène mon univers (en vidéo, puis en jeu de rôle), j'ai abandonné toute ambition concernant la photographie. Et ironiquement, c'est à partir du moment où j'ai commencé à m'en désintéresser que l'intérêt est revenu.
oyant la quantité de photos que j'avais accumulé au fil des années, j'ai décidé de publier quasiment une photographie par jour sur les réseaux sociaux (facebook, instagram et google +) dans le courant de l'année dernière. En séduisant les algorithmes qui privilégient la régularité et l'engagement et avec l'explosion récente d'instagram, je n'ai jamais eu autant de gens qui voient, aiment et commentent mes photographies. Alors soyons clair, ce n'est pas la célébrité. Mais moi qui croyait que mon travail n'intéressait personne, je me retrouve à avoir régulièrement des commentaires et des messages d'encouragements qui me rassurent un peu dans ma démarche.

Mon compte Instagram au 8 novembre 2015, quand je ne publiais à l'époque que le style "Ether". J'aimais beaucoup mon feed mais je n'avais pas assez de contenu pour publier très souvent.

Mon compte Instagram au 8 novembre 2015, quand je ne publiais à l'époque que le style "Ether". J'aimais beaucoup mon feed mais je n'avais pas assez de contenu pour publier très souvent.

Mon compte instagram au 6 juin 2018. Près de 400 photos publiées, plus de 1000 abonnés et une moyenne de 60 likes par photo. Mais un patchwork de styles hétérogène ?

Mon compte instagram au 6 juin 2018. Près de 400 photos publiées, plus de 1000 abonnés et une moyenne de 60 likes par photo. Mais un patchwork de styles hétérogène ?

Mais cet apparent regain d'intérêt, de la part d'un certain public et de moi-même, met une fois encore mon dilemme en jeu. Ce que je publie au jour le jour en ce moment, c'est un patchwork de styles dans lequel ce qui m'intéresse particulièrement est dilué dans la masse. C'est aussi la conséquence de ma récente centralisation de mes activités sur internet (un seul site web, un seul compte par réseau social etc.).
C'est vrai qu'avec le temps, les styles ont évolués et à présent les frontières sont de plus en plus floues. J'ai réalisé à quel point toutes mes photographies ont un seul et même style global qui m'appartient. Un style dont je suis le premier critique d'ailleurs, par ce qu'il montre un monde très hétéro-normé et aphrodiste (entre autres problèmes). Mais j'apprends de plus en plus à l'assumer, tout en le faisant évoluer à mesure que je me sensibilise.

La question qui reste donc en suspens, et dont je vous soumet la réflexion, est la suivante :
Serait-il pertinent que je mette davantage en avant cet univers ancien et éthéré qui me tient particulièrement à coeur, plus que le reste ? Au risque de mettre de côté mes autres réalisations plus spontanées et expérimentales, les faisant plus discrètes ou les publiant à part. Comment trouver le bon dosage ?